Il est né en 1941, et regardez comme il est joli, avec ses 70 ans !
Il a beaucoup navigué, beaucoup couru, il a été très aimé, il l'est encore... mais savez-vous comment et pourquoi il est né ?
Cette année-là, sur la côte varoise, il n'y avait pas grand chose à manger : c'est pour aller à la pêche et nourrir sa petite famille que Jean-Jacques Herbulot a dessiné et construit son Ponant, d'après ses souvenirs des dinghies anglais sur lesquels il avait navigué.
Pour le bois, il allait le chercher en vélo, à 20 km, et ses outils étaient très limités : entre autres, un rabot à maquette de 12 cm. Mais il avait des idées et du courage à revendre !
Le Dinghy a connu ensuite un beau succès, des championnats, des amoureux.
Certains sont toujours là, et ils assurent la pérennité de ce qui fut le résultat d'un rêve.
Merci à eux, et à tous ceux qui les entourent et les suivent.

Florence Herbulot



Vous pouvez consulter ICI une documentation complète réalisée par JeanPol Aigrot



Longueur hors-tout : 4,50 m
Longueur de flottaison : 4,35 m
Bau maximum :
1,49 m
Tirant d'eau dérive haute: 0,16 m
Tirant d'eau dérive basse :1,30 m
Poids type non ponté : 107 kg
Poids type ponté :127 kg

Surface de voilure
Grand-voile : 7,70 m²
Génois : 4,30 m²
Foc n° 1 : 2,80 m²
Foc n° 2 : 1,50m²

Merci à JeanPol Aigrot pour les photos


ARTICLES de PRESSE

En 1941, un jeune architecte naval, Jean-Jacques Herbulot, dessina et construisit un monotype d'un genre nouveau qui allait faire un. bon nombre d'adeptes. il s'agissait d'un dériveur à bouchains vifs, totalement ouvert, rappelant les caractéristiques des dinghies internationaux de 14 pieds. L'étrave était cependant plus pincée que sur le dinghy international, du reste plus petit, en forme et légèrement survoilé, constituant dans les pays anglo-saxons une série à restriction.

Le Dinghy Herbulot était en fait un Sharpie très défendu et totalement ouvert. Cette absence était due à trois raisons principales : aboutir à une réduction de poids, de coût, et permettre au bateau des usages multiples. Le dinghy Herbulot mesurait 4,50 m de long pour 1,44m au maître bau, le tirant d'eau était de 0,16 m porté à 1,30 m dérive basse. Celle-ci portait en son extrémité un petit lest en plomb de 7 kg. Le poids de ce bateau, léger par rapport à sa longueur, était de 107 kg. II pouvait ainsi être aisément manœuvré à terre par deux hommes et transporté sur le toit d'une voiture. Une grand-voile de 7,70 m², un génois de 4,30 m², deux focs de 2,80 m² et 1,50 m² et un spinnaker de 9,30 m² constituaient la garde-robe très complète de ce petit dériveur.

Les dinghies Herbulot étaient construits de la façon la plus classique, en sapin du Nord et acajou, quelques-uns parmi les derniers en contre-plaqué. Ce mode de construction en faisait un bateau bon marché et, surtout, moins cher que son principal rival, le Caneton Brix. La construction amateur ayant été autorisée, une cinquantaine d'unités environ, sur un total de trois cent cinquante à quatre cents, furent construites par des particuliers.
Deux emplantures de mât permettaient de transformer le dinghy en double ou en cat-boat, après avoir avancé le mât et conservé seulement la grand' voile. Ceci permettait aux clubs d'organiser des régates en solitaire, sans supplément de matériel.

Ce monotype, léger, plus rapide que ses concurrents, pardonnant peu les erreurs, fut reconnu monotype officiel de la Fédération. Les championnats de France en double se disputèrent sur dinghy Herbulot en 1943 et 1945, le championnat de 1944 n'ayant pas été couru.

Assez fin à la flottaison, la meilleure allure de ce bateau était sans doute le près dans un clapot assez dur, et aux allures portantes il planait assez facilement. L'absence totale de pontage fut accueillie plutôt fraîchement; on pensait en effet qu'en mer le bateau ne manquerait pas d'embarquer abondamment. L'expérience démontra le contraire et, outre le fait que le dinghy Herbulot restait sec, le grand cockpit permettait de changer rapidement de foc en cours de route. A partir de 1947, les dernières unités reçurent un petit pontage et des plats-bords, qui préfiguraient exactement le plan de pont de ce qui devait être plus tard le Vaurien. Le bateau s'en trouva alourdi d'une vingtaine de kg.
La série se développa dans les centres régionaux de Saint-Raphaël, Arcachon, Calais et le lac d'Ardre sans oublier une petite flotte constituée à Sartrouville.Le dinghy Herbulot ne connut cependant qu'un développement régional contrairement au Caneton qui, diffusé sur tout le territoire depuis sa création en 1931, ne lui fit qu'une faible place. Ce dernier profita en plus de son implantation quand vint le développement de la plaisance après guerre. Dès les années 1958-1960 la série déclina, les bateaux n'offrant plus un rapport qualité/prix susceptible de concurrencer des unités plus modernes. Le Vaurien du même architecte, unité tout aussi légère, simple et économique, largement inspiré du dinghy Herbulot, précipita peut-être un peu aussi la chute de son aîné.Ce bateau, malgré un développement assez restreint, influença d'une façon certaine la conception des bateaux de plaisance. Son absence de pontage renversait les idées reçues, sa ligne générale annonçait celle de nos dériveurs modernes et sa polyvalence double/solitaire fut reprise par la suite dans notre yachting moderne.

Le dinghy Herbulot a été un bateau proposant un programme et un éventail de possibilités tant pour la régate que la promenade en famille, le double ou le solitaire. Bien des séries actuelles pourraient lui envier ces possibilités, ses qualités intrinsèques indéniables. L'évolution que son apparition a imposée à notre yachting français, fait du dinghy Herbulot une des meilleures unités construites au cours de ces quarante (…) dernières années.